De la créativité liée au vélo

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« Vélosophe » belge convaincu et convainquant, Pascal Mageren est un passionné qui connait mieux que tout le monde les aspects techniques du vélo, et la créativité du domaine. Auteur d’un livre référence sur le sujet, il a eu la gentillesse de partager un peu de sa science avec nous.

Roaditude – Pascal Mageren, auteur, spécialiste du vélo, amateur de bonne bière… Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Pascal Mageren – Ca roule ! Un petit mot sur l’hauteur ? 1 m 70… En quelques mots, cela donnerait : jongleur avec les mots, éternel optimiste, fan de créativité et… vélosophe. En dehors de mon boulot dans le marketing de contenu, je combine mon temps entre mes trois enfants et la vélosophie : blogueur sur la créativité liée au vélo, auteur (et éditeur) d’un livre sur cette même thématique et, depuis peu, importateur et distributeur de la bière Vélosophe en Belgique.

Pascal Mageren, de la théorie à la pratique

Pascal Mageren, de la théorie à la pratique

D’où vous vient votre passion pour le vélo ?
Lorsque j’étais étudiant, j’avais pris l’habitude de voyager à vélo avec mes deux frères pendant les vacances. Au-delà des paysages, le vélo nous a surtout fait découvrir les frissons de la liberté. Et la beauté du regard. Car à vélo, tout prend une autre dimension. Après divers périples à vélo (Pays-Bas, Angleterre, Pays de Galles, Suisse et Islande), nous avons réalisé un vieux rêve : partir à trois sur le même vélo. Un an plus tard, nous parcourions les routes de Colombie-Britannique (Canada) sur notre triplet. Une aventure inoubliable. Imaginez trois frères sur une embarcation de 4,5 m de long (avec la remorque), difficile de passer inaperçus. Ce vélo hors normes a suscité des réactions très surprenantes. A longueur de journées, les gens retrouvaient un regard d’enfant face à ce vélo. En cinq semaines, cela laisse des traces. J’ai donc voulu découvrir pourquoi le vélo laissait si peu indifférent, pourquoi il était universel, pourquoi il inspirait tant les créatifs dans énormément de disciplines. De lectures en interviews, j’ai exploré une richesse créative liée au vélo insoupçonnée et largement méconnue du grand public. J’ai donc lancé un blog sur les belles histoires de ces projets pour partager mon émerveillement avec le plus grand nombre.

La bière et le vélo, c’est vraiment compatible ? Rassurez-nous, vous ne faites pas de mélange ?
Pour rester dans le thème, je dirais que les bonnes idées se brassent toujours à merveille 😉 Et comme le dit le vélosophe suisse Damien Bisetti : à vélo, on boit de l’eau ; à terre, on boit de la bière.

Quelles sont les grandes tendances actuelles d’innovation technique dans le cyclisme ?
Les pistes de développement sont très diverses. Les grandes équipes cyclistes professionnelles, par exemple, sont entrées dans une course effrénée en matière de recherche, faisant de plus en plus appel au monde scientifique. Au niveau actuel de performances, les moindres détails peuvent faire la différence entre l’anonymat d’une place au chaud dans le peloton et la gloire d’une grande victoire. Pas étonnant dès lors que tant de moyens soient engagés dans cette quête aux dixièmes de grammes ou de secondes. A mon niveau, je dirais que l’une des tendances les plus marquantes réside probablement dans les partenariats. L’approche multidisciplinaire semble devenir la norme : les équipes collaborent avec des universités, les fabricants s’allient avec des centres de recherche, on intègre des technologies de pointe issues de domaines a priori éloignés… La créativité affichée à ce niveau est passionnante.

Entre sécurité et enjeu de mobilité, quel avenir voyez-vous pour votre véhicule préféré ?
Je ne peux que me réjouir de voir sans cesse plus de cyclistes en milieu urbain. Plus les cyclistes seront présents dans la circulation, plus ils seront visibles et plus leur sécurité sera accrue. Un peu partout, dès que les infrastructures cyclistes sont de qualité, le mouvement s’accélère. Je peine dès lors à comprendre la lenteur de l’évolution des mentalités dans le chef de certains décideurs en charge de l’aménagement du territoire. Malgré ses nombreux bienfaits, le vélo n’est pas assez souvent considéré comme une priorité. La bonne nouvelle est que Copenhague ou Amsterdam n’ont pas toujours été des capitales du vélo et que chacun a la possibilité de contribuer à son échelle au cercle vertueux de la pratique du vélo.

Vous avez fait des milliers de kilomètres… Quelle est votre route de cœur ?
Probablement les routes d’Islande, que j’ai eu la chance de parcourir pendant deux mois. La diversité des paysages, le rapport à la nature, la perception des distances, tout y est si différent.

Seul sur son vélo, la traversée des champs de lave dans la brume reste un moment magique. Un moment sans pareil où l’imagination pédale nettement plus vite que les jambes. Même sans bière dans les bidons !

Un projet d’avenir à partager avec nous ? Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
La promotion de mon livre et de la bière sont autant d’occasions de multiplier les belles rencontres entre vélosophes de tous poils. Début mars, je dédicacerai le livre au salon du vélo de Copenhague. En tant que traducteur de formation, j’avais tenu à publier le livre en français/anglais pour le rendre le plus universel possible. Chaque présentation ou voyage est un moyen d’élargir les horizons. Et puis, la richesse des échanges est un formidable moteur pour continuer à aller de l’avant. Je continue aussi d’alimenter le blog. Contrairement à ce que pourraient croire certains, le sujet est inépuisable. Le blog compte déjà plus de 200 articles. Avec le matériel dont je dispose, je pourrais probablement tenir un an sans faire la moindre recherche. Vu l’accueil du livre, j’espère pouvoir me replonger dans l’écriture d’un nouvel ouvrage. En attendant, les amateurs intéressés par un test du triplet peuvent toujours me contacter s’ils sont de passage en Belgique.

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Edité à compte d’auteur, le livre de Pascal Mageren, La créativité liée au vélo, peut être commandé sur le site www.velosophe.be.

(Interview : Laurent Pittet / Crédits photo : Pascal Mageren)