La route à l’honneur du Mondial de l’Auto 2018

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Une bien belle exposition est à voir dans le cadre du Mondial de l’Auto 2018, qui se tient à Paris Expo Porte de Versailles du 4 au 14 octobre. Intitulée « Routes mythiques », elle propose un parcours à la fois thématique et chronologique, émotionnel et pédagogique, autour de ces voies carrossables qui, depuis plusieurs siècles (l’expo commence en fait au début du XXe, moment de l’apparition de l’automobile), soutient la mobilité des gens, accueillent des moments de leur vie, et attisent leur soif de performance, de créativité et d’évasion.

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Pas évident de consacrer une exposition au thème de la route, tant celui-ci contient d’enjeux, et donc d’angles, intéressants. Faut-il mettre l’accent sur le voyage ? Ou plutôt sur la mobilité ? Ou plutôt sur la société ? Ou plutôt sur l’histoire ? Le principal mérite de l’exposition « Routes mythiques », qui explique sans doute pourquoi elle ravira tant les passionnés que les curieux, tant les adultes que les plus jeunes, est de très bien aborder cette quadrature. Son excellente scénographie et son esthétique réussie, portées par des dessins originaux de Thierry Dubois reproduits en grand format, aident l’esprit à passer d’un sujet à l’autre, et produit une expérience qui comble le visiteur d’émotions, tout en lui faisant comprendre quels sont les enjeux qui ont marqué l’histoire la route, et qui conditionnent son avenir.

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Passionnés d’automobiles
L’exposition, bien entendu, n’oublie pas qu’elle se tient au cœur du Mondial de l’Automobile, et qu’elle est organisée, notamment, par des associations de référence de la branche (notamment, la Fédération française des véhicules d’époque – FFVE). Cela se traduit par un plateau unique de véhicules rares, où l’on retrouve autant un tricycle Peugeot de 1898 que le dernier concept car de la régie Renault (le Symbioz, 2017) ; autant la fausse Rolls-Royce du Paris-Dakar (1981) que la Porsche 928 avec laquelle un entrepreneur français fit le tour du monde (1989) ; autant l’Aermacchi 67 avec laquelle Imre Borsay fit plus d’un million de kilomètres que la Saline Contender (une Motobecane AV3 de 56 « légèrement » modifiée) avec laquelle les Triplettes de Bonneville battirent six records du monde de vitesse ; autant une magnifique Facel-Vega 57 (la même que celle qui fut fatale à Camus) qu’une Buick 56 Convertible, non moins magnifique. Bref, Mesdames et Messieurs les passionnés d’automobiles, ne boudez pas votre plaisir !

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Enjeux techniques et sociétaux
L’exposition n’oublie pas non plus que la route est au cœur de la vie des gens, et qu’à ce titre, elle est l’objet d’enjeux techniques et sociétaux d’envergure. Ainsi, par exemple, elle n’hésite pas à aborder le sujet, a priori peu divertissant, de la sécurité routière, et des problèmes qu’ont posé, au cœur des Trente Glorieuses, l’augmentation de la vitesse et du nombre d’usagers. On reste fasciné par le « stradographe » (mesure de l’adhérence des routes) du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (en fait, une Citroën CX de 1987 équipée d’un double essieu à l’arrière) que l’on nous fait découvrir. Raconter la route par le biais des véhicules qui l’empruntent est décidément très efficace.

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Exposition « Routes mythiques », du 4 au 14 octobre 2018, Paris Expo Porte de Versailles, www.mondial-paris.com.

(Texte : Laurent Pittet, Nyon, Suisse / Crédits photo : Marc Charmey)