Publications avec le tag cinéma
"Sean Connery a joué des variations de lui-même"

L’acteur Sean Connery est décédé. Cette phrase est en soi une catastrophe et une réalité imperturbable. Sa filmographie, prolifique et multiple, a mis en valeur sa prestance et son flegme canaille. Fin de mission, fin de route pour celui dont l’image reste malgré tout rivée à celle des premiers James Bond, dont il demeure l’indétrônable figure. Auteur du très beau livre Backdrop Switzerland, scénariste et curateur, fin connaisseur de 007 et de son alter ego écossais, Cornelius Schregle évoque avec nous cette trouble identité.

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"Lillian", un fantôme dans les ruines de l’Amérique

Plus qu’un road movie, une ode à la nature sauvage ou la chronique d’une disparition inspirée de faits réels, Lillian est un poème visuel d’une beauté fulgurante, qui lorgne vers la docu-fiction, le survival, le récit post-apocalyptique, et même le western spaghetti. Un film tout simplement unique, à la fois expérience cinématographique multiple, voyage sensoriel, réflexion mythologique sur le déclin de notre civilisation – et sur l’immortalité des forces sacrées à l’oeuvre sur notre planète.

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"La Route de Salina", le chant céleste de Christophe

Lorsque Georges Lautner se voit confier l’adaptation au cinéma de La Route de Salina, un roman signé Maurice Cury, il sort de l’énorme succès de son film Le Pacha (1969), avec Jean Gabin. Une commande plus qu’un projet personnel pour le réalisateur des Tontons Flingueurs, mais le film répond à son besoin, un peu curieux, de faire un film qui colle à l’époque hippie et vagabonde, au dérèglement générationnel qui clôt les années 1960. L’aura d’étrangeté psychotrope, la confusion des sentiments et des géographies qui inondent cette tragédie doit aussi beaucoup à sa musique, elle aussi devenue culte, en grande partie réalisée par le dernier des Bevilacqua, le défunt Christophe. Qui d’autre que lui aurait pu embrasser son lyrisme onirique et infectieux ?

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"The Peanut Butter Falcon", sur les chemins de traverse

Grand absent des vainqueurs de la cérémonie des Oscars 2020, ce road movie « aquatique » et indépendant est né de la très fructueuse rencontre entre les scénaristes/réalisateurs Tyler Nilson et Michael Schwartz, et l’acteur trisomique Zack Gottsagen. Balade touchante, intelligente et souvent drôlissime, The Peanut Butter Falcon possède toutes les qualités du feelgood movie.

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Road trips immobiles (hors-série pandémie #1)

Confinement et quarantaine oblige, la double ligne, les virages et les beautés des bords de route nous semblent un songe lointain. Pour mieux accepter l’immobilité temporaire, entrons dans l’imaginaire d’un cinéma en perpétuel mouvement : celui des road movies. Initiatiques, romantiques, symboliques, comiques, historiques, voici une première série parmi ceux qui nous sont chers.

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« Roads » : de la fraternité

Avec Roads qui sort ces jours sur les écrans, confirmant son talent après le succès de Victoria (2015), Sebastian Schipper nous plonge dans les affres de la rébellion adolescente, examine le destin pénible des migrants en route vers l’Europe, et interroge les préjugés sur l’amitié masculine. Une ode à la fraternité, à la confiance mutuelle et à la compassion. 

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Trois visages : flânerie campagnarde et faux semblants

Docu-fiction dans la veine de ses films précédents, comme Ceci n’est pas un film (2011) ou Taxi Téhéran (2015), Trois visages offre l’occasion à Jafar Panahi de mener un réquisitoire à charge, discret et détourné, contre la dictature des mollahs. Que le dernier film du cinéaste iranien ait échappé à la censure, et son auteur à l’emprisonnement, reste un (heureux) mystère, car le réalisateur est sous le coup d’une interdiction de filmer depuis presque… huit ans.

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Mobile Homes, sortie sans issue ?

Présenté lors de la Quinzaine des Réalisateurs du 49ème Festival de Cannes, Mobile Homes est un premier film sans grande originalité, mais d’une sincérité indiscutable, et plutôt malin. En effet, le réalisateur y a recours à un élément propice aux métaphores sur le mouvement et l’immobilité, sur la libération ou l’enchaînement, à savoir le mobile home. Par le truchement de cet objet totalement banal, voire trivial pour les nord-américains, mais vivifié par l’œil neuf du cinéaste français, le film pose une question essentielle: peut-on vraiment changer de vie ?

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Révélation casse-croûte

Nicolas Paquet est un « cinéaste rural », comme il aime à se définir. Dans Esprit de cantine, qui sort ce printemps, il poursuit son exploration-révélation en s’intéressant aux « casse-croûtes », ces petites haltes que l’on rencontre au bord de la route au Québec, indigentes en apparence, mais dont on découvre qu’elles sont de magnifiques lieux de vie, comptant énormément dans la vie des gens, qu’ils soient locaux ou voyageurs. Rencontre.

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